PrediLynch, projet HorizonEU

Le projet européen PREDILYNCH, financé par la Commission européenne à hauteur de 13,6 millions d’euros, a été officiellement lancé le 15 mai 2025. Ce projet implique 28 équipes de 16 pays et est piloté par l’Université d’Olso. L'Oncogénétique APHP Sorbonne y contribuera de manière majeure. PREDILYCH vise à révolutionner la détection précoce des cancers chez les personnes avec syndrome de Lynch, une maladie génétique qui expose à un risque élevé de cancers du colon, de l’utérus ou encore des voies urinaires.

Aujourd’hui, la surveillance repose essentiellement sur des examens invasifs comme la coloscopie, l’échographie par abord gynécologique, ou la biopsie intrautérine. L’enjeu est donc double : proposer des alternatives non invasives et affiner la prédiction individuelle du risque de cancer.

PREDILYNCH propose une approche novatrice, mêlant biopsies liquides (plasma, urine, prélèvements gynécologiques), analyses multi-omiques et intelligence artificielle. Ces outils permettront de détecter précocement les signaux moléculaires d’un cancer en développement.

Sorbonne Université et l’INSERM occupent une place de premier plan dans cette aventure. Le Dr Patrick Benusiglio, du Département de Génétique Médicale et du laboratoire « Instabilité des Microsatellites et Cancers », coordonne le Workpackage 4, intitulé "New modalities for cancer early detection and risk stratification in LS", avec le Pr Alex Duval, directeur du laboratoire et le Dr Toky Ratovamanana. Ce volet, financé à hauteur de 1,17 million d’euros, se concentrera sur la détection d’instabilité microsatellite dans des prélèvements plasmatiques et urinaires de 1000 patients. Ces patients seront recrutés notamment à l’hôpital Pitié-Salpêtrière et à Saint-Antoine.

La startup MSInsight, issue du laboratoire « Instabilité des Microsatellites et Cancers » et dirigée par Arnaud Cutivet, participe également au projet. Sa présence illustre l’implication dans PREDILYNCH d’acteurs privés et du secteur des biotechnologies.

PREDILYNCH ouvre la voie à un dépistage non invasif des cancers, fondé sur des technologies de pointe. C’est une opportunité de développer des stratégies de surveillance acceptables sur le long terme par les patients, et avec un haut niveau de preuve scientifique. L’ambition à terme est de transformer le dépistage des cancers héréditaires en Europe.

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